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Ju in America
7 juin 2012

The Narrows

Pour les Narrows il y a deux écoles. Le touriste à la petite semaine va faire la partie basse (Bottom-Up) quand l’amateur d’aventures va le faire en entier (Top-Down) en 2 jours. Inutile de préciser la formule choisie par notre groupe. Après la série de petites mésaventures de la veille et du matin même, nous voila enfin dans la navette pour 2 heures de route. Ce n’est en effet pas si simple d’atteindre le point de départ de cette rando. La région est creusée de canyon, nous empruntons donc des « routes » a flanc de canyons assez impressionnantes. La navette nous dépose au milieu de nulle part et s’en va. C’est assez bizarre de se retrouver à 2 jours de marche de la civilisation. On a de quoi camper et manger mais on n’a qu’une seule solution c’est de se faire ces 16 miles.

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Notre camp pour la nuit est malheureusement le dernier des 12. On a donc 10 miles à marcher pour l’atteindre et il est déjà presque midi. On se met en route sans tarder avec comme objectif de garder un bon rythme tout l’après-midi pour éviter d’avoir à marcher de nuit (et de monter le camp de nuit…). Le début est simple mais il faut s’habituer avec un sac assez lourd (65 litres et plein a craquer). Petit a petit le travail de la rivière se révèle à nous, le canyon se creuse, les falaises montent et la piste sur berge se rapproche petit a petit de la rivière avec des passages dans l’eau de plus en plus fréquents. Le rythme n’est pas mauvais mais entrecoupé de pause snack, eau ou photo. L’après-midi s’écoule tranquillement dans ce décor majestueux. Les heures passent et on tente de se repérer sur la carte ; pas pour savoir ou on est, il est assez difficile de se perde dans un canyon, mais pour savoir combien de temps il nous reste avant d’atteindre notre camp pour la nuit. Et le moins que l’on puisse dire c’est que les nouvelles ne sont pas bonnes. On a déjà marche 4 heures et selon la carte on n’est pas encore a la moitie. Un autre petit groupe, parachuté en même temps que nous au départ, a la même lecture de la carte… malheureusement. Le début de la rando est très peu détaillé sur la carte et on arrive enfin au premier élément significatif: la chute d’eau.

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Le temps d’une pause, de la confirmation de notre retard sur la carte et de quelques photos et on se remet en route en allongeant un peu le pas. Il n’y a plus que très peu de parties plates, on entre et sort de la rivière tout le temps, marchant sur les pierres, escaladant ou s’enfonçant dans l’eau jusqu'à la taille. Malgré ce terrain plus difficile et la fatigue qui s’installe il nous faut presser le pas. Personne n’a envie de monter le camp dans le noir et encore moins d’avoir à marcher sur ce terrain piegeux a la lumière de nos lampes frontales. Je mets à contribution mon ADN de chèvre/singe pour mener la troupe en gardant un bon rythme. On atteint enfin les premiers camps et à notre soulagement ils défilent plus vite en réalité qu’ils ne le devraient sur le carte. Et ce n’est pas du a mon guidage sous stéroïde mais au fait que la carte n’est en fait pas a l’échelle. On fait une dernière pause au camp 11 même si le 12 est sensé être juste à cote. Et la, nouvelle blague de la carte, il n’est pas vraiment à cote, ni même facilement accessible. La dernière demi-heure de marche est techniquement très difficile, probablement la partie la plus technique de toute la rando, avec moult escalade et passage en eau profonde. On atteint enfin notre district 12 alors que le soleil nous a presque abandonné pour la nuit.

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Le camp est promptement monté et on s’attèle a nourrir ces 12 bouches affamées. Pour cela il nous faut de l’eau chaude…. Simple mais long ! On doit en effet filtrer l’eau de la rivière (merci a la pompe filtrante de Nick) et la faire chauffer sur le minuscule réchaud de voyage (merci Kristina ou Nick). Quand les ventres sont enfin pleins, la nuit est tombée depuis un moment et les photographes dégainent les trépieds et les intervalometre qu’ils baladent depuis 10 miles. La nuit est claire et libre de toute pollution lumineuse, c’est le paradis des photographes de nuit et autres amateurs de time-lapse. Comme en plus on est au milieu de nulle part on peut aller dormir et laisser l’appareil photo faire son boulot tout seul dehors. Je vais finalement me coucher imitant en ça mes compagnons de rando qui ronflent déjà du sommeil du juste. Pour une raison obscure, je suis charge de réveiller tout le monde le lendemain… on ne peut pas imaginer attribution plus a contre-emploi pour moi ! je m’acquitterai de cette tache sans faute tout au long de notre séjour… comme quoi :p

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Le lendemain matin, la danse de l’eau chaude recommence pour le café, les céréales et évidement pour refaire le plein des gourdes de tout le monde. A part deux d’entre nous qui luttent toujours, le reste du groupe a largement dépassé les 30 ans et les 10 miles de la veille ainsi que la nuit sous la tente a laissé quelques traces. Heureusement pour nous cette deuxième journée est plus courte que la précédente (6 miles) et on part évidement nettement plus tôt que hier.

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Le canyon se creuse toujours plus et, n’étant plus pressé par le temps et pour épargner nos corps grinçants, nous faisons beaucoup plus de pauses photos. Après n’avoir croisé quasiment personne pendant 24h, on commence à rencontrer des touristes faisant la partie basse des Narrows. En fonction du niveau de la rivière, il y a plus ou moins de passages ou la seule solution est de nager. Il y a en fait pour presque tous des solutions de contournement impliquant plus ou moins d’escalade. Un de ces contournements se transformera d’ailleurs en séance d’escalade proprement dite pour le plus grand plaisir de certains… mais pas de toutes ;) Quand je disais presque tous, nous n’avons finalement eu à nager qu’une fois ; ce n’est pas plus mal, c’est en quelque sorte le baptême des Narrows.

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Quelques arrêts et une bataille de pistolet a eau plus loin (ok plus embuscade que bataille), la chaleur poussera certains d’entre nous à profiter d’un rocher et d’une eau suffisamment profonde pour aller faire des ronds dans l’eau. Plus on s’approche de la fin, plus les randonneurs ont l’air de touristes et le final est l’apothéose. On se croirait à la plage avec tous ces gens pataugeant dans la rivière. On retrouve Bex qui n’a pas pu faire la rando pour causes de cotes en compote et d'un coude qui ne vaut guère mieux ; la faute a un vol plané lors d’une course en foret. Bizarrement et alors qu’on est tous assez sportif, les bobos s’étaient accumulé avant le début de notre aventure. En plus de Bex, Narjiss était en délicatesse avec son tendon d’Achille, Nick avec sa hanche, moi avec mes cotes froissées à la boxe… bref une équipe de papys ! Mais avec de l’expérience et un bon stock d’Ibuprofène :D

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