Arrête ton char Lawrence*

1 novembre 2013

Arrête ton char Lawrence*

Dimanche

Deux semaines après être revenue de Birmanie, et à peine remis de mon jetlag, me revoilà sur la route des vacances. J’ai en effet une très bonne raison de reprendre des vacances et une raison encore meilleure d’aller en Jordanie. Pour les vacances il s’agit d’utiliser mes jours de congés avant leur date d’expiration. Pour la Jordanie, c’est une jolie brunette qui va y passer 1 mois pour perfectionner son arabe et je me dois de lui rendre visite… c’est long 1 mois après tout ;)

Apres une escale a l’aéroport merdique de Heathrow, me voila sur le point d’arriver à Amman. Vu du ciel c’est un camailleu de jaune-brun avec de rares taches vertes qui laisse une forte impression de sécheresse. Le passage de la douane prend un temps infini d’autant plus que de l’autre cote se trouve la jolie brunette en question que je n’ai pas vu depuis 1 mois… On récupère la voiture de location et nous voila en route pour Amman. La conduite en Jordanie est assez sportive, on est clairement dans le sud mais ayant été à bonne école (oui c’est a vous que je pense les oncles et tantes Marfinos) je suis comme un poisson dans l’eau.

Lundi

Le matin ma guide personnelle a ses cours d’arabe ; je suis donc livre a moi-même. Amman est une cité tentaculaire avec des collines à la mode romaine un peu partout. Sur une de ces collines se trouve la citadelle. C’est clairement un point stratégique avec des ruines bien mise en valeur qui permettent de se faire une idée assez précise de l’aspect que devait avoir le lieu. Il y a aussi les ruines d’un temple dédie a Hercules dont quelques colonnes ont été redressée. De la haut on a une vue plongeante sur l’impressionnant amphithéâtre d’Amman que je visiterai le lendemain. La température monte rapidement et je rentre au QG pour récupérer mon étudiante.

Au programme de l’après-midi Jerash. C’est une ancienne cite romaine une petite heure au Nord d’Amman. Il y a aussi une ville moderne du même nom de l’autre cote du Wadi. Vu que les deux sont séparées, ils ont pu s’en donner à cœur joie au niveau restauration et le moins que l’ont puisse dire c’est que c’est impressionnant. Il ne manque que les habitants de l’époque parce que tout le reste y est. On entre dans la ville par une porte magistrale. La ville étant sur une colline, la vallée s’étend derrière nous à perte de vue. Derrière la porte il y a des bâtiments toujours en cours de restauration et sur la gauche l’hippodrome. Celui fait 200m de long et une partie des gradins a été restaurée. On continue notre chemin pour arriver à la place ovale entourée de colonnades. Elle est immense et toutes les colonnes entourant la place sont debout renforçant l’impression d’immersion. A notre gauche se trouve un temple et un peu plus loin le théâtre et légèrement vers la droite la route principale, passant a travers la ville, droite comme un légionnaire romain a la parade ™. Le temple et le théâtre sont sur une colline (une colline sur la colline !) et un gros travail de restauration a eu lieu pour leur redonner leur aspect original. Amateur de puzzle 3D géants il reste encore pas mal de pièces à placer. Le théâtre est encore mieux restaure et sert tout l’été pour des concerts. Ils sont d’ailleurs en train d’installer la sono vu que la saison commence le weekend suivant. On redescend de la colline pour se rendre au centre ville. On croise un petite place entourée de colonnes avec une fontaine au centre, des restes de bâtiments d’habitation, de commerces, une énorme fontaine, un vieil arbre, un autre temple, un autre théâtre et après quelques heures à crapahuter dans les ruines on arrive a l’autre bout de la ville qui elle aussi dispose de sa porte magistrale. Le site est sur le point de fermer et on fait demi-tour en empruntant cette même route qu’on emprunte un nombre inimaginable de gens il y a des siècles et des siècles. C’est sur les romains construisaient pour durer, au bout de deux millénaires la route est toujours utilisable. Cependant ma guide se plains du fait que la route principale soit mal pavée mais l’administration romaine n’étant pas disponible a cette heure la, sa plainte restera sans suite. Sur le chemin de la sortie, on aura droit a de la cornemuse ce qui est assez étrange dans un décor de péplum… les restes de l’occupation anglaise. Avant de repartir de Jerash, on se fait un resto traditionnel avec des amis à elle… délicieux !

Mardi

Je retourne sur les lieux du crime mais cette fois-ci en bas de la colline. L’amphithéâtre est adossé à une colline et monte très haut. On sent qu’on vit en arrivant en haut mais la vue en vaut l’effort. Juste a cote il y a l’Odéon, beaucoup plus petit, plus intimiste. Je passe par le souk sur le chemin du retour pour acheter quelques fruits et parce que c’est toujours intéressant de visiter les marches locaux. Je ne passe pas vraiment inaperçu et je me retrouve avec un peu plus de fruits que prévu ;) C’est très animé comme attendu avec des sollicitations visuelles, olfactives et humaines continues. Je rentre à pied avec l’aide la carte du Lonely Planet et la boussole de mon téléphone.

Au programme de l’après-midi, le désert. On fonce plein Est sur la route de l’Iraq en s’enfonçant dans ce désert rocailleux qui a été traverse pendant des siècles par les pèlerins se rendant à la Mecque. Notre premier arrêt est Amra. C’est une incongruité dans la région. Ce sont des anciens termes (classé a l’UNESCO) avec des murales ayant la particularité de représenter des gens nus ! Il a été construit au tout debut de l'ere musulmane et non seulement a survécu mais a continue à être utilise par l’élite pendant des années. Grace a ma guide on a droit a un traitement de faveur, on ne paie pas l’entrée et ils nous font visiter des sections normalement interdite au public. Ca nous permet de voir les peintures murales de plus prêt !

On se remet en route pour essayer d’arriver à Azraq avant qu’il ne ferme. Ce fort en pierre noire était le QG de Lawrence d’Arabie. On arrive malheureusement trop tard, on doit donc se contenter de faire une balade autour. Sans avoir vu l’intérieur, le site a clairement du potentiel mais il n’est pas exploité. Les pierres noires ont un coté mystérieux, le bâtiment est impressionnant mais il a l’air laissé à l’abandon. Juste a cote du fort il y a un oasis et n’étant plus presse par le temps on va y faire un tour. Apres des heures à conduire dans le désert le contraste est saisissant… des cultures partout, des animaux… On croise un groupe de chameaux blancs et un peu plus loin on doit passer littéralement à travers un troupeau de chèvres.

Sur le chemin du retour on a un arrêt de prévu à Kharana. Le site est fermé mais on veut juste profiter du coucher de soleil sur le désert. On arrive au centre d’information du site et là, la magie de ma guide opère une fois de plus. Le fait qu’elle parle arabe aide beaucoup mais je pense que son joli minois y est pour quelque chose aussi :D On profite donc d’une visite guidée improvisée du lieu qui inclut évidement les zones normalement interdite au public. C’est un ancien hôtel pour les pèlerins. C’est un bâtiment énorme avec des murs épais et un système d’aération très ingénieux qui maintient une température décente à l’intérieur. On monte même jusque sur le toit pour voir le soleil se coucher, accompagnés de la symphonie de couleur propre au désert. Notre guide est un bédouin et il nous invite à prendre le the avec eux sous la tente après la visite. On terminera cette journée inoubliable par un super resto et une chicha a Amman… en amoureux.