Pedo mellon a minno

4 novembre 2013

Mercredi

C’est le dernier jour de cours. Pour pouvoir profiter de weekend un peu plus long, les deux étudiants d’arabe ont négocié avec le prof d’augmenter le nombre d’heures journalières pour avoir des semaines de 4 jours (dimanche a mercredi). Je profite donc de ma dernière matinée de libre pour faire une dernière balade à Amman. Suivant les conseils du Lonely, je vais visiter un centre d’art moderne construit à flanc de colline sur les ruines d’une église et d’un temple. Les deux ayant été construit l’un sur l’autre. L’endroit est super calme avec des jardins en terrasse, des fontaines,… c’est super relaxant. J’y passe quelques heures avant de rentrer me préparer pour le road trip. On part en effet pour plusieurs jours avec des arrêts prévus a Madaba, Mt Nebo, Wadi Mujib, Dana, Petra, Wadi Ram, Shobak et Karak… on est pas la pour rigoler !

Madaba est une ville millénaire dans laquelle se trouve une église avec une mosaïque remarquable. En effet, au lieu des scènes bibliques habituelle, c’est une carte de la région d’il y a 2000 ans qui orne le sol de l’église. Par contre on arrive à l’Eglise au mauvais moment, un enterrement est sur le point d’avoir lieu et on n’a que quelques minutes pour pouvoir voir la mosaïque. On reprend la route pour aller au mont Nebo. C’est de la que Moise, si on en croit l’ancien testament, a enfin pu contempler la terre promise. On a en effet une superbe vue sur la mer morte, le Jourdain, la Palestine et Israël. Vu de là haut, la région parait toute petite. Tous ces gens n’ont vraiment pas d’autre choix que d’apprendre à vivre ensemble parce qu’il n’y a tout simplement nulle part d’autre ou aller…

On a réservé un chalet pour ce soir à Wadi Mujib, on programme le GPS et nous revoilà descendant vers le sud sur une des 3 routes possible. Il y a finalement assez peu de routes en Jordanie mais vu qu’ils commencent juste à nommer les rues, le GPS est indispensable mais pas toujours suffisant. On arrive au barrage de Wadi Mujib et on fait une petite pause pour profiter du coucher de soleil. On discute avec un jordanien qui a vécu pendant des années en Espagne et on apprend qu’on est pas du tout la ou on est sensé être. On veut aller a la réserve de Wadi Mujib, c'est-à-dire a l’autre bout de la vallée et il n’y a pas de route directe, il faut rebrousser chemin pour retourner a l’embranchement précédent, traverser la montagne pour prendre la Dead Sea Highway. On voulait éviter de rouler de nuit… c’est raté. On appelle la réserve pour les prévenir de notre arrivée tardive et on reprogramme le GPS, correctement cette fois-ci. La conduite de nuit, sur des routes de montagne en Jordanie… c’est fun :D On arrive sain et sauf. On se fait une petite bouffe improvisée dans le chalet avec du yaourt, des petits beurres locaux, de la vache qui rit et quelques autres cochonneries achetées en passant.

Jeudi

En se levant le lendemain matin, on se rend compte que ces chalets sont à un jet de pierre de la mer morte. Il n’y a pas de plages, seulement des galets mais on prend rendez-vous pour après la rando pour faire les touristes et flotter sans effort sur la mer morte. On a prévu de faire la Siq trail ce matin. Le Siq est un canyon étroit creusé par l’eau. Ce n’est pas sans rappeler la rando qu’on avait fait l’année précédente au Zion National Park – The Narrows. On crapahute dans l’eau en remontant doucement le courant. Celui-ci n’est pas trop fort a cette période de l’année mais le Siq est ferme dès les premières pluies. Il se transforme en effet en piège mortel qu’on imagine sans peine. Vu l’étroitesse du Canyon, le courant et le niveau de l’eau doivent augmenter de façon exponentielle. L’endroit est tout simplement magnifique. Le travail de sculpture de l’eau sur la roche qui a en même temps révélés les couleurs des différentes strates en font un spectacle incroyable. On dirait que la nature a peint les parois su Siq après les avoir sculptée. Patauger dans l’eau avec pas mal de zones d’ombres est aussi un luxe appréciable dans le désert. On ne se presse pas et on profite intensément chaque instant passée dans le Siq. La balade n’est quand même pas de tout repos vu qu’on doit franchir quelques petites cascades en chemin. Il y a des cordes pour nous aider mais il faut quand même s’employer sur certains passages a cause du courant. On ne croise que peu d’autres groupes ce qui nous permet de profiter au mieux du site, ca doit être un peu moins calme les weekends. C’est un endroit spécial, j’en ramène des souvenirs inoubliables.

De retour au chalet, on va piquer une tête dans la mer morte… et c’est en fait degeu. On flotte comme prévu mais l’eau laisse une sensation huileuse beurk sur la peau. On reste une dizaine de minutes avant de sortir prendre un looooongue douche. C’est à faire une fois certes, mais passé la première impression curieuse de flotter plus que d’habitude, on se rend compte a quel point c’est désagréable de se baigner dans de l’eau aussi salée et polluée.

Route au sud ! Dans notre emploi de ministre, on a Dana et Petra by night au programme, pas de le temps de trainer en route ni de se tromper de route. On vérifie le chemin plutôt deux fois qu’une suite a notre petite mésaventure de hier. Dana est un petit village dans la vallée du même nom. C’est un endroit très vert (par rapport au reste) qui offre pas mal de possibilités de rando. Le village est à une des extrémités de la vallée et celle-ci descend tout droit vers la mer morte. On n’a malheureusement pas le temps pour une vrai rando et on doit se contenter de visiter le village. Il a été abandonné lors du dernier exode rural mais est en voie de restauration et de reconversion. Le site en vaut vraiment la peine et par le biais du tourisme les gens essayent de lui redonner vie. On a vite fait le tour du village et suivant les indications d’un papy du coin, on se fait une petite rando improvisée pour remonter à la source qui alimente le village. De là on a une vue très sympa sur le village mais il nous faut déjà nous remettre en route, Petra n’est plus très loin mais on veut vraiment arriver à temps pour faire le très touristique Petra by night. On arrive sans anicroche et a l’heure pour une expérience certes très touristique mais qui sera quand même féerique.

Les portes de Petra sont fermées la nuit mais on connait le mot de passe (Mellon) pour entrer. C’est une belle nuit du désert avec un ciel comme on n’en voit pas dans nos villes. Il n’y a pas un nuage et plus on s’éloigne de la ville de Petra moins on a de pollution lumineuse. Pour la première partie on est encore dans la vallée et on devine des structures proches de la route sans pouvoir les définir. Le calme de la nuit n’est perturbé que par les bruis de pas et le chuchotement des conversations. On arrive a l’entrée du Siq, masse sombre devant nous. Il est très haut et encore plus étroit que celui de Wadi Mujib. Il y a des petites lanternes de très faible intensité par terre qui permette juste de ne pas trébucher sur les pierres. On entre dans le Siq en suivant ces lanternes, encadrés sur les cotés par les hautes parois du Siq et par le ciel étoilé au dessus de nos têtes. C’est une expérience unique. Apres une petite demi-heure de marche on arrive au Trésor, c’est le bâtiment sculpté a même la paroi qui a été rendu célèbre par Indiana Jones. Sur la petite place devant il y a un parterre de lanternes et quelques rangées de tapis pour accueillir les visiteurs. On nous installe, on nous sert du thé et un bédouin vient nous raconter l’histoire du lieu. On aura ensuite droit a de la musique traditionnelle. C’est un spectacle bien rôdé mais qui en vaut la peine. Se retrouver la nuit dans ce lieu magique seulement éclairé de lanternes c’est sans doute comme visiter la Lorien après être passé par la Moria. On en a pris plein les yeux ce jour la, Wadi Mujib, Dana, Petra,… une journée inoubliable.

*Il fallait prendre Sindarin 1ere langue !

Posté par Kragg77 à 12:40 - Commentaires […] - Permalien [#]